Si vous n’avez pas encore été, préparez-vous à faire la connaissance du Centre des Arts et de la Culture (CAC) à Pointe-à-Pitre, probablement comme vous ne le verrez plus jamais dans quelques années. C’est une référence culturelle en Guadeloupe, encore plus aujourd’hui.
Vous êtes en quête d’une expérience insolite en Guadeloupe ? Ce lieu vaut clairement la peine d’être exploré, surtout en ce moment : pour son histoire, mais aussi pour la manière dont la culture en Guadeloupe est mise joliment en lumière.
Que vous viviez en Guadeloupe ou que vous soyez de passage, cet article vous intéressera pour ne plus hésiter à sauter le pas.
A Pointe-à-Pitre
Le Centre des Arts et de la Culture se trouve à Pointe-à-Pitre, commune que l’on met à l’honneur dans notre guide Take me to Guadeloupe, tout simplement parce qu’elle fait partie de nos favorites.
Malgré toutes les mauvaises étiquettes que l’on peut lui attribuer, Lapwent, occupe une place particulière.
Le CAC n’est pas une découverte, surtout pour mon compagnon, qui jouait dans les parages autrefois, quand il était plus jeune. C’est même là qu’il prenait des cours de dessins en Guadeloupe. Sa mamie vivait dans le coin, près de la Place des Martyrs-de-la-Liberté.
Un temple de la culture en Guadeloupe
Le Centre des Arts et de la Culture existe depuis 1978.
Durant longtemps, il a reçu les plus grands artistes guadeloupéens, et même caribéens. De nombreux événements s’y déroulaient comme le Festival international des Cultures urbaines.
Et puis, malheureusement, depuis 12 ans c’est en chantier pour rénovation (la fin des travaux était initialement prévue pour 2015). D’après les dernières nouvelles partagées sur cette page Facebook du Kolèktif Awtis Rézistans, les travaux reprendront probablement en 2023.
Alors depuis le 5 juillet 2021, le Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre est occupé de façon pacifique, par le Kolèktif Awtis Rézistans (collectif artiste en résistance) sans aucune violence.
Le collectif regroupe une centaine d’artistes toutes disciplines confondues : des amoureux du slam, des plasticiens, des musiciens, des comédiens, des poètes, des sculpteurs, des graffeurs, des danseurs, des chanteurs et d’autres.
Ces derniers ont investi le Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre pour mettre en exergue l’absence de politique culturelle et de concertation avec les acteurs de la culture en Guadeloupe.
Leur volonté est vraiment de donner l’attention nécessaire à la culture en Guadeloupe, au-delà du volet événementiel, pour les artistes Guadeloupéens du passé, d’aujourd’hui mais aussi pour les futures générations.
Par culture, pensez vraiment large : la musique, la danse, la sculpture, la photographie, le street-art, etc.
Ce squat permet également aux artistes et créatifs de s’entraider.
A (re)lire : Jimmy Sheik, l’artiste derrière les incroyables peintures murales We Love Guadeloupe dans l’archipel
Cinquante ans de musique et de culture en Guadeloupe. : Mémoires 1928-1978
Ce livre de Marcel-Susan Mavounzy relate l'histoire musicale de la Guadeloupe.
Un musée (presque) à ciel ouvert
Dès l’entrée, des messages et des peintures murales de Maryse Condé, Jacob Desvarieux.
“où certains ont découvert l’artiste qui vit en eux” “ce bâtiment où nous avons tous des souvenirs” “savent-ils qu’ils passent près d’un lieu mythique”
A l’intérieur, des oeuvres qui se succèdent et qui permettent de découvrir certains talents de notre archipel.
Cela nous rappelle à quel point notre archipel à des artistes talentueux : Steek Oner, Yes Woo Dini, Pacman, etc.
Il y a aussi ceux, comme Céline Kadara, qui laissent une trace de leur passage en Guadeloupe.
Vous savez que je suis passionnée par la ville de New York pour ceux qui m’ont connu au départ avec We Love New York. Naturellement, j’aime ce genre de lieu underground.
On sent dans ce “musée” la volonté des artistes de s’exprimer, mais aussi de partager leurs idées sur des points de l’actualité.
En tout cas, je suis impressionnée de voir comment ce grand espace a été investi.
A faire dans le coin : nos lieux favoris partagés dans notre livre Take me to Guadeloupe, sans oublier de manger une glace ou un cake au chocolat coco à Fabienne Youyoutte
Les événements organisés, il y en a pour tout le monde
D’abord, vous pouvez noter qu’il est possible de faire une visite guidée. Plus bas, dans la FAQ, je vous communique les jours et les heures. Bon n’hésitez pas à voir sur leur page Facebook si cela change selon les périodes de l’année.
Chaque semaine, des événements sont organisés parfois avec un tarif fixe, plus souvent avec une participation libre et consciente : marché rasta, atelier yoga ou capoeira, etc.. Cela me fait penser à Ground Control à Paris et même à la galerie 59 Rivoli.
Par exemple, j’ai participé au week-end spécial street-art autour d’un beau tournoi de basket.
Au programme : animations musicales avec un DJ (qui avait une playlist ????), projection documentaire, tournoi de basket, battles de danses, et d’autres choses. Nous avons passé un super moment.
Parmi mes coups de coeur, l’art végétal effectué à partir de récupérations d’objets venant de l’océan comme les filets, les bouteilles. Vous pouvez voir cette installation “vivante” depuis l’extérieur du CAC.
J’aime beaucoup aussi le style de Céline Kadara, qui a posé l’une de ses déesses sur les murs du CAC. C’est d’ailleurs son premier mur !
Plusieurs personnalités sont passées par là : Rokhaya Diallo, ou encore Jocelyne Beroard.
C’est ouvert à tous, bref n’attendez plus pour y aller car il y a de plus en plus de monde qui vont au CAC, et puis quand les travaux reprendront, ce sera différent.
Si vous avez déjà été, n’oubliez pas que ce type de lieu hors du commun change régulièrement avec des artistes bouillonnants de créativité alors retournez-y encore ! ?
